Quitter la ville pour emménager en campagne

Soyons honnêtes, lorsqu’ils ont annoncé la mise en quarantaine, plus d’un voulait s’échapper vers la côte ou vers des régions plus éloignées pour passer le confinement avec plus de liberté. Après quelques jours, nous avons pu constater une progression constante de la modalité du télétravail et, étant dans nos appartements 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, nous avons compris qu’ils étaient vraiment petits. La crise sanitaire nous laisse quelques leçons et réflexions : nous voulons plus de vert, d’air pur et écouter clairement les petits oiseaux. Peut-être avez-vous déjà eu envie de vous échapper et l’isolement vous a donné le coup de pouce dont vous aviez besoin ; ou peut-être n’avez-vous pas remarqué que votre maison était si petite parce que vous n’y passiez pratiquement pas de temps. La vie en banlieue semble être un rêve, elle présente beaucoup de contrastes et c’est un mode de vie très différent.

Pourquoi est-ce que je vis en ville ?

En voyageant dans le métro, serré, avec les retards, les grèves, les bruits qui ne s’arrêtent pas même le week-end, vous vous êtes certainement posé plusieurs fois cette question : pourquoi est-ce que je vis en ville?

Il y avait une demande insatisfaite dans l’inconscient collectif, la plupart d’entre nous voulaient aller dans la nature, mais nous étions tous impliqués dans le paradigme selon lequel il fallait être présent dans la ville pour avoir un salaire décent. Depuis que la pandémie a éclaté, on observe des changements sur le marché immobilier, montrant une tendance à la recherche d’une maison neuve ou pas et avec jardin en périphérie. Ces derniers mois, on a constaté une augmentation du nombre de personnes à la recherche d’une location à l’année ou pour 2 ou 3 mois dans des endroits avec un peu de verdure et en plein air.

Le rêve de l’accession à la propriété

Les quartiers centraux des villes ont des prix de logement beaucoup plus élevés. La valeur des propriétés (mesurée en prix par mètre carré) diminue à mesure que l’on s’éloigne car le coût du terrain est plus faible comme c’est le cas pour une maison en Montégérie au Québec. Cette différence de prix des logements est compensée par les coûts et les délais de transport car les emplois sont généralement concentrés dans les zones centrales des villes. Aujourd’hui, le télétravail peut changer cette situation car cette manière de travailler élimine les frais et les temps de transport et permet de travailler dans des régions éloignées où le logement et l’espace sont moins chers. Les grandes villes ne perdent pas leur charme mais les maisons sont devenues presque inaccessibles. La recherche de zones où le coût du logement est plus faible peut faciliter une plus grande tendance à la relocalisation en banlieue ou dans les zones de campagne. Elle est désormais modifiée par un changement des préférences : le rejet de la haute densité, la recherche d’espaces ouverts et l’essor du télétravail.

Le coup de pouce du travail à la maison

Les progrès en matière de connectivité encouragent l’implantation de foyers dans des zones plus éloignées. Au fur et à mesure que de nouvelles habitudes de travail à distance se développent, les citadins commencent à modifier leurs préférences. Les bureaux sont moins demandés, le travail à domicile est possible et il y a des déménagements vers des environnements plus ruraux.

Dans la ville, il est bien connu que les rythmes sont intenses et que le stress sont une carte postale quotidienne. En Europe et aux États-Unis, on assiste déjà à un exode vers les endroits les plus reculés, entraîné par un changement de mentalité : le travail fait partie de la vie, mais la vie passe avant tout. Dans le monde entier, les entreprises avertissent qu’elles ne pourront pas avoir 7000 employés dans un seul bâtiment et cherchent à décourager l’idée de pousser des milliers de personnes aux heures de pointe à utiliser les transports publics pour qu’elles soient physiquement au même endroit à un moment donné. Cette idée, si normale jusqu’à il y a cinq mois seulement, est maintenant considérée comme une mentalité du passé qui, de plus, ne peut être satisfaite.